La particularité du roman Paper Money est qu’il se déroule sur une journée. Une journée à Londres, heure par heure, durant lesquelles s’enchaînent de courts chapitres qui suivent différents personnages tous liés entre eux. Il n’y a pas de personnage principal, tous font partie de l’œuvre dont chacun a un rôle à jouer.
Aujourd’hui, cette construction peut paraître banale. Beaucoup utilisée dans les thrillers, scénarisée dans les séries télé, elle est en plus d’être très efficace, redoutablement addictive. Mais figurez-vous que Paper Money a été publié en 1977 ! C’est un roman avant-gardiste mais surtout il n’a pas pris une ride ! En le lisant, bien sûr on se doute que nous ne sommes pas au 21ème siècle car il n’est nullement question de téléphones portables mais quand même, c’est absolument à jour !
Ken Follett écrit dans sa préface que ce roman est un de ses préférés, bien qu’il ait été boudé par le public. « La trame qui a servi de base à la construction de Paper Money est sans nul doute la plus élaborée, la plus soignée de ma carrière d’écrivain à l’époque. Cela dit, l’ingéniosité de l’intrigue ne suffit pas à faire d’un roman un succès commercial et les ventes modérées de ce livre au moment de sa parution m’ont d’ailleurs enseigné qu’une telle complexité venait plus flatter l’auteur que satisfaire le lecteur. »
Je vous le conseille car il est excellent !! Je l’ai lu en deux jours. Ken Follett est un excellent écrivain maniant aussi bien la plume que la psychologie de ses personnages. Ceux-ci sont aussi attachants que réalistes, le scénario est ficelé à la perfection et nous voilà plongés dans l’univers d’un journal. L’auteur écrit qu’il tenait « à démontrer les interactions entre le crime, la haute finance et le journalisme, et plus particulièrement comment ces trois secteurs reposent sur un socle commun de corruption. »
En une journée, nous passons par une multitude d’émotions. C’est tout simplement une réussite.