L'hôtel des Oiseaux
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Joyce Maynard
Un fabuleux voyage
Plus qu’un voyage, il s’agit ici d’une quête. Le Larousse définit la quête comme « l’action de chercher ». Du latin classique quaerere qui signifie chercher. Selon le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, la quête est la « recherche obstinée de quelqu’un, de quelque chose. »
Dans L’hôtel des Oiseaux (titre VO = The Bird Hotel), notre narratrice est en quête. Elle qui a tout perdu ne sait pas ce qu’elle cherche. Le roman débute ainsi : « J’avais vingt-sept ans quand j’ai décidé de sauter du Golden Gate Bridge. L’après-midi j’avais une vie merveilleuse et, une demi-heure plus tard, je ne voulais plus que mourir. ». Elle qui a voulu mourir cherche peut-être une raison de vivre ?
C’est Amelia qui s’appelait autrefois Joan mais qui a dû changer d’identité, je vous laisse le plaisir de découvrir pourquoi. Donc Amelia arrive dans un village au fond de Lago La Paz (est-ce un lieu réel ? je ne sais pas, on a La Paz au Mexique, au Costa Rica mais aussi en Bolivie) en Amérique du Sud ça c’est certain. On ne sait trop comment elle se retrouve là, elle s’est laissée guider comme une feuille dans le vent. Ici commence une aventure dans laquelle elle va se retrouver dans un merveilleux hôtel au pied d’un volcan. Elle fera face à de nombreuses péripéties et nous suivrons ses évènements entre quête de sens et deuil.
Un livre plein de poésie, un voyage coloré et dépaysant
Extraits
Page 119
« Il m’arrivait une chose étrange à l’hôtel de Leila. Je ne m’étais pas débarrassée de ma profonde tristesse, mais je revenais modestement à la vie. Mon corps engourdi retrouvait des sensations. Le soleil sur ma peau, les bons plats, tout simplement l’odeur du jus d’orange pressée que Mirabel posait devant moi chaque matin et l’élixir au coucher du soleil que j’attendais à présent avec impatience en fin d’après-midi, tout en regardant le soleil plonger derrière le volcan, suivi tous les soirs par un merveilleux repas.
Durant nos dîners dans le patio, Leila me racontait les histoires de ses clients sur plusieurs dizaines d’années. Pour des raisons que je ne comprenais pas, elle semblait souhaiter que je sache ce dont elle avait été témoin. Plus encore, ce qu’elle avait appris. »
Page 145
« A la fin de ma deuxième semaine à La Llorona, j’avais compris deux choses. D’abord que je me trouvais dans un endroit d’une extraordinaire beauté – une beauté déchirante, pourrait-on dire. Déchirante parce que l’ensemble se détériorait inexorablement. Partout où je posais le regard, j’étais frappée par sa magie. Et sa décrépitude. Cette décrépitude me permettait de m’y sentir à l’aise. Sans l’impression que des événements pénibles s’étaient produits ici, que les choses étaient loin d’être faciles, je n’aurais pas pu envisager y avoir ma place. »
L'avis de Charlotte
Les chapitres sont courts. On a l’impression de lire un journal intime dans lequel chaque page correspond à une petite aventure ou à un personnage particulier. Dépaysant, c’est un beau livre sur la résilience, profond et philosophique. C’est loin d’être mièvre et très bien écrit.
8/10
- Page Babelio
- Pour l’acheter chez votre libraire (EAN : 9782264082183)




