Déception… à quoi bon ? Quel est l’intérêt ?
Le récit est traversé de fulgurances et d’un questionnement intéressant. Mais malheureusement le forme et le fond ne se rejoignent pas. C’est tristement écrit à la manière d’une dissertation « en quoi le code et la littérature peuvent se rejoindre ? » « du monde de l’informatique au langage, un pas de géant ? » ce qui en fait un résultat ennuyeux et trop universitaire.
En lisant le livre, je n’ai cessé de me dire « OK boomer ».
A la manière de l’autofiction, l’héroïne/autrice (on ne sait pas trop) découvre que le code existe en 2023, que la technologie nous entoure et est absolument partout. Elle observe de manière tendancieuse un adolescent happé par son pc (le fameux nerd), découvre l’école 42 de Xavier Niel avec la mémorable épreuve de la piscine pour l’intégrer. C’en est presque risible. Même si par moment c’est proprement passionnant, j’étais tellement heureuse que deux sujets qui m’intéressent se rejoignent : le code et la littérature. Et bien le résultat est bizarrement doctrinal et inutile. L’auteure comprend à peine les explications des jeunes qu’elle paie pour lui apprendre et ajoute quelques avis mal placés (en quoi donner son avis sur la froideur d’une jeune étudiante amène de la profondeur au récit ?). Elle décrit notre nouvelle génération avec une curiosité mêlée à du dédain. On devrait au contraire être fiers de ces jeunes sans les juger. Pourquoi toujours comparer les activités littéraires (« intellectuelle ») avec ce qu’on fait sur internet ? En fait, si on n’y connait rien, mieux vaut s’abstenir d’en parler.
Par contre, le style de l’auteur est impeccable, il est certain que Nathalie Azoulai est une femme de lettres. Je condamne ici le fond plus que la forme et ne remets absolument pas en doute le talent de l’autrice qui est absolument indéniable.
Au final, il est nécessaire de s’interroger sur le sens de la littérature et je pense qu’il ne faut pas oublier qu’on lit pour s’évader, rêver, vivre des aventures. Je ne comprends pas l’intérêt de ce genre de livre. On est ici dans le petit milieu bien pensant parisien des on se connait, on publie plus pour le nom de l’auteur que pour la qualité de l’œuvre. C’est bien dommage car on aurait vraiment pu toucher du doigt un matériau intéressant.