Je suis toujours vivant
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Roberto Saviano et Asaf Hanuka

Je ne lis habituellement pas de romans graphiques ni de BD mais cette fois, après avoir parcouru quelques pages, je n’ai pas eu le choix.
Je vous présente aujourd’hui un coup de poing, une ode à la liberté et une histoire à connaître, à entendre, à raconter !

Roberto Saviano est un écrivain et journaliste napolitain célèbre pour ses nombreux romans traitant de la mafia, notamment Gomorra écrit lorsqu’il avait 26 ans (publié en 2006). Depuis, sa tête est mise à prix par la Camorra (la mafia sicilienne). Il vit sous protection et n’a pas d’endroit à lui, il doit constamment être en mouvement et est emprisonné dans une vie en suspens, mise entre parenthèse « Je rêve d’une chose vivante. Faire l’amour : tout ce qui m’aide à me sentir accepté est lié à la vie. » Ce roman graphique présente sa vie. 

Je suis toujours vivant - Roberto Saviano et Asaf Hanuka
Je suis toujours vivant - Roberto Saviano

Un coup de poing

C’est son autobiographie, son histoire, racontée, détaillée brutalement, authentiquement, sans fioriture, dans l’ordre chronologique des faits.
Ce qui m’a frappée (et émue), c’est l’accord parfait entre le texte et le dessin.

Le dessin, précis, brut, parfois triste suit laconiquement l’histoire. On débute avec des couleurs franches et frappantes : du noir, du blanc et du rouge. Beaucoup de rouge. Ce rouge symbolise la mort, le danger, le risque mais aussi la vie, qui est toujours là. Derrière tout ce rouge s’élève et tente de vivre Roberto Saviano.
Puis, peu à peu, viennent s’ajouter de nouvelles couleurs : le bleu pour la fuite, derrière l’espoir le vert puis vient la liberté avec du jaune.

 

Je suis toujours vivant - Roberto Saviano

L'avis de Charlotte

Nous voilà brutalement plongé dans le triste quotidien d’un homme qui n’a voulu que justice, rester droit, coûte que coûte, ne pas flancher. Il cite le journaliste et écrivain Corrado Alvaro qui a dit « Le désespoir le plus terrible qui puisse s’emparer d’une société, c’est de se mettre à douter qu’une vie honnête ait la moindre utilité.« 
Dans son écriture, il emploie la ponctuation de manière à rythmer et accentuer son propos. Regardez l’usage du point final, ce point qui n’engage aucun doute, pas de suite, pas d’interrogation suspendue. Un fait établi. Seulement ça.
Page 37 il écrit « C’est comme de vivre dans un aquarium : les autres me regardent et je les regarde. A travers une vitre. Je retiens mon souffle et je persiste à croire que tant que les choses sur lesquelles je veux agir sont plus nombreuses que celles que l’on m’empêche de faire, je peux y arriver. Qui sait si c’est vrai. »

 

8,5/10

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